alliance
Tout cela sera mieux quand les ordures n'existeraient plus, et donc non plus les aiguilles.
Je replaçai les couvertures de mon lit à manière que chaque bord de la couverture dépassent du lit également. Je brossai mes dents avec ma bassine d'eau sur le coin de mon lit en donnant l'exactitude de cinquante va-et-viens sur chacune des rangées. Je mis un casque de cascadeur orné de bouts de miroir cassé, cheveux engloutis dessous, et une combine d'une pièce s'harmonisant avec ses perles collées en éparpillement. J'enfilai aussi des grosse bottine à cap d'acier. Il fallait tout à fait que je sois apte à donner un spectacle crédible, mais tout en restant en uniforme sécuritaire à l'intérieur du
labotarium.
J'allai sur la place publique un moment. Je m'assis sur un banc, à côté d'un stand à tirer des cochons de bois avec des fusils (faux, bien entendu). J'observai, longuement, et en silence, immobile le dos droit comme à l'armée. Tout semblait calme, et identique à l'habitude... Surtout propice à vouloir prendre le contrôle de notre part.
Il y eu une acrobate qui vint me voir. En fait, il se posa à côté de moi et entortilla son corps dans un mouvement de gymnaste étrange. Et elle me regarda. Je la regardai. Elle continua son manège en rôdant aucune de moi. Elle me regardait, toujours, c'était bizarre. Et puis fut une seconde où elle regarda les quilles à mes pieds. Elle voulait peut-être que je jongle? Pourquoi elle ne me le demandait-elle pas? Des clients commençaient à s'attrouper autour de nous, alors je jonglai.
Je retournai à ma tente après avoir fait semblant de toujours me soucier de mon travail et m'affairai à la tâche. Jusqu'à ce que je t'entende un grattement. je reniflai, mais ne senti rien de particulier. Donc je pris le couteau de vingt-deux centimètres sous mon oreiller et accouru à pas de souris, discrets et rapides, à la porte qui baillait. Je n'eus besoin d'ouvrir pour voir Bonnie. Je savais qu'elle arriverait à l'heure car c'était Bonnie. Des fois je me demandais si elle goûtait comme les autres.
Je la laissai entrer dans l'antre en regardant ce qu'elle tenait en mains. J'étais très curieuse à tout analyser et savoir. Puis, elle me posa une colle.
La question me sembla un peu étrange. Je ne saisis pas tout à fait si je m'absorbais d'incompréhension pour son inutilité ou pour ma stupidité. Elle m'avait demandé «si j'avais préparé le
labotarium». Bien sûre que je m'en étais occupé. Je ne pouvais concevoir omettre l'une des étapes du protocole. Quelle idée effrayante! Ensuite, il y eut des souvenirs qui se sont enchaîné dans ma tête, de moments ou d'autres, qui concernait des gens posant des question dont je n'avais compris l'utilité avant. Je compris que Bonnie, comme elle est toute sage, faisait comme les gens, et donc que c'était correct. Aussi, il y avait une similarité frappante entre lobotomie et
labotarium. Je détestais ça, bien entendu.
Le protocole était la chose la plus importante de toute façon. Il était erroné dire que le reste n'était guère, car, enfin, il n'y avait pas plus reste. C'était le protocole et c'était tout. C'était depuis six jours et quatre heure qu'il s'agissait de mon quotidien. C'était bien important de le suivre comme une prière Sainte, car lui aussi apportait aux louanges. Il avait été écrit par moi et Bonnie avec de la peinture noire pillée des coulisses sur une toile arrachée des cages aux fauves. Oui, le protocole nous ordonnait d'enfreindre bien des règles de notre Maître, mais c'était la chose à faire. Sans aucune doute.
Le protocole était grand de trois pieds de haut par cinq pieds et quart de large, et il était cousu aux deux extrémités supérieures et à celle inférieure droite à même la toile de ma propre tente. C'était bien important si je voulais le déchirer de son socle mou en vitesse à l'ouïe ou la vue d'un fouineur indésirable. En dessous du protocole, une table basse comprenant des outils de toutes sortes, et aussi des produits chimiques, et des articles médicaux divers, et des feuilles déjà usées de calculs divers, eux aussi. Je déposai mon arme contendante. C'était très, très facile de trouver tout ce dont on avait besoin. Je n'ai qu'à penser à une bouteille de vin, par exemple, et je peux voir dans ma tête l'image de toutes les bouteilles que j'ai vu. Il suffit de trouver à quel moment il est opportun de commettre le crime du vol.
Le protocole, je l'aimais beaucoup. Le protocole était une liste qui se défilait en commençant par quelques point, dont la possession d'ingrédients et outils nécessaires, la stérilisation de ceux-ci». Ce que j'avais fait. Normalement, il aurait pu commencé par «trouver l'idée d'extermination des titres professionnels médicaux» mais c'était insensé de mettre sur le protocole quelque chose qui était déjà arrivé.
Donc, je lui présentai le
labotarium. Je la pris par la main avec les yeux (je n'aimais pas toucher les autres) jusqu'à notre lieu de travail.
«Toi, tu as amené quoi?»